La Banque mondiale ressuscite son classement sur le climat des affaires

Trois ans après avoir suspendu la parution annuelle de son emblématique rapport Doing Business sur l’environnement des affaires dans le monde, la Banque mondiale a décidé de remettre ce chantier sur le métier. Elle lance, jeudi, Business Ready, nouveau rapport qui, comme son prédécesseur, sera publié chaque année. « Il ne se contente pas d’évaluer les contraintes réglementaires qui entravent une entreprise quand elle entre sur un marché » donné. « Il mesure aussi la qualité des réglementations […] et passe au crible les services publics nécessaires à leur mise en oeuvre », indique la Banque.

Il reste que c’est une première ébauche. L’analyse est bien loin d’être complète. Si Doing Business couvrait 190 pays, Business Ready ne concerne, pour l’heure, que 50 pays. « Le rapport s’enrichira au cours des trois prochaines années, pour atteindre une couverture complète de 180 économies environ en 2026 », précise l’institution multilatérale, qui souligne également que l’analyse des pays sera constamment améliorée et enrichie.

Pourquoi ne pas attendre que les méthodes soient perfectionnées avant de publier les données ? Parce que le monde ne peut pas se permettre le luxe du temps et parce que cela permettra de collecter plus rapidement les commentaires des pays visés par cette évaluation, indique le chef économiste de la banque, Indermit Gill.

Redorer son blason

Il est vrai que la banque joue une partie de sa crédibilité après le scandale intervenu dans l’élaboration de Doing Business. En janvier 2018, Paul Romer, à l’époque chef économiste de la banque, avait claqué la porte en pointant les modifications « arbitraires » qui avaient nettement chamboulé le classement de plusieurs pays. « J’en référais à des gens qui manquaient d’intégrité. C’était intolérable », avait-il asséné.

Le mois de septembre suivant, la banque avait pris la décision de suspendre la parution du rapport et l’actuelle directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva, à l’époque numéro deux de la Banque mondiale, avait été personnellement mise en cause , soupçonnée notamment d’avoir favorisé le rang de la Chine. Les appels à sa démission du FMI, en particulier par l’hebdomadaire « The Economist », n’avaient cependant pas été entendus.

Avec Business Ready, la banque espère redorer son blason. La transparence et l’intégrité des données sont au coeur du projet. Toutes les informations recueillies – données brutes, notations et modes de calcul – sont accessibles au public sur le site web Business Ready.

L'Estonie première en matière d'efficacité des services publics

Les premiers résultats montrent qu’en matière de réglementation, la Hongrie devance le Portugal et la Géorgie. Côté efficacité des services publics, l’Estonie se classe au premier rang devant Singapour et la Croatie.

Quant à l’efficacité opérationnelle (enregistrement des entreprises, obtention d’un permis de construire…), Singapour arrive en tête, suivi de la Géorgie et du Rwanda. Pour le classement de la France, il faudra attendre les prochaines publications. Le même constat vaut pour les pays riches industrialisés, à l’instar des Etats-Unis, de l’Allemagne ou du Japon.

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